La spectaculaire remontée de François Hollande dans les sondages ne serait, d’après l’UMP, qu’une bulle spéculative… Ce n’est peut-être pas totalement faux et on ne va pas, dans ces colonnes, accorder aujourd’hui plus de crédit qu’hier à des courbes de températures qui traduisent des humeurs sans refléter véritablement l’état de santé du pays. Cela dit, le chef de l’UMP est lui, un expert en bulles si l’on en juge par sa prestation du 11 janvier au cours de laquelle il a surtout cherché à se faire mousser en forçant le passage pour tenter d’apparaitre au premier rang du défilé! La pauvre Carla qui aurait sans doute préféré être ailleurs pourra se consoler en inscrivant « le petit bonhomme en mousse » au répertoire de son prochain récital…
Le paradoxe, c’est que la France entière, de gauche comme de droite, s’est amusée sans retenue en voyant un oiseau malin déféquer sur l’épaule de François Hollande, alors que le comportement ridicule de l’ex-président a suscité la consternation. Le gag de l’oiseau était un bel instant de détente dans un moment de profonde émotion alors que les contorsions du petit Popeye étaient simplement ridicules. Comme quoi, l’inattendu, le spontané, c’est beaucoup plus amusant que le ridicule. C’est là toute la différence entre le drôle et le risible…
Et quand Nicolas Sarkozy, invité le 21 janvier sur le plateau du 20 heures de France 2 est interrogé sur son comportement du 11 janvier, il feint de trouver que la question manque de hauteur ou de dignité ! C’est quand même un comble ! Monsieur Sarkozy nous fait un numéro de Popeye jouant des coudes, dans un moment où la dignité s’imposait à tous, et il en appelle à la dignité pour refuser de justifier son comportement indigne. On sort du ridicule pour enfourcher le cynisme, voire la lâcheté. Sans commentaires.
Notre petit bonhomme en mousse va en rajouter une couche en se disant consterné par l’emploi des mots « apartheid social » par Manuel Valls pour illustrer le contexte dans lequel on vit dans les périphéries des grandes cités urbaines. Outre l’argutie pseudo-juridique pour énoncer que l’apartheid d’Afrique du Sud était un état de droit alors que la situation des banlieues en France est une situation de fait (ce que personne ne conteste, au contraire), notre Popeye en profite à nouveau pour « cliver », opposer l’électeur rural qui financerait par l’impôt l’environnement de banlieue, à l’assisté qui y vit et qui ne ferait que dégrader cet environnement ! Comme quoi, il y a des caricatures qui sont beaucoup plus indécentes que celles de Charlie Hebdo !
Une fois de plus, Sarkozy pris en flagrant délit d’imposture le 11 janvier, essaie de regagner des parts du marché électoral de la droite en s’en prenant aux plus démunis, feignant d’ignorer que le terreau du terrorisme, c’est l’exclusion et non la religion. Oubliant que sous son quinquennat, les coups de menton ou les coups de Karcher n’ont en rien diminué la ségrégation et la mise à l’écart de populations qui auraient préféré habiter à Neuilly plutôt qu’à Stains… mais pas de chance, la mairie de Neuilly n’a pas les moyens d'investir dans les logements sociaux.
Et puisque le petit bonhomme en mousse se déclare hostile à la suppression des notes à l’école, mettons-lui un zéro pointé, ce qu’on appelle une bulle. Il la mérite amplement.
dr