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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 10:41

On connaissait depuis décembre 2018 la fascination exercée par Éric Drouet, leader autoproclamé des gilets jaunes, sur Jean-Luc Mélenchon, leader autoproclamé de la révolution prolétarienne en France. C’est ainsi que les vœux aux Français du leader minimo se terminaient par ce passage : « Puisse cette année être la vôtre, et celle du peuple redevenu souverain. Puisse-t-elle être celle de la fin de la monarchie présidentielle, et du début de la nouvelle république. Sur le seuil de ce début d’année prometteur, pour saluer tous les gilets jaunes et l’histoire dont ils sont les dignes héritiers, je vous dis merci, monsieur Drouet…

Mélenchon n’hésitait pas à saluer l’appel dudit Drouet à la prise de L’Elysée qu’il compare à la prise de la Bastille, rien que ça ! Cette déclaration d’amour à l’endroit d’un personnage aux sympathies fluctuant entre les méandres de l’extrême-droite (cf ses propos sur l’immigration) et ceux de l’extrême-gauche, le tout sur un fond d’anti parlementarisme assumé, a du faire retourner dans leur tombes bien des démocrates et républicains sincères mais après tout, rien ne saurait maintenant nous surprendre de la part du député Marseillais, devenu en quelques années le roi incontesté de la galéjade…

Après la déclaration d’amour de Mélenchon à Éric Drouet, c’est maintenant carrément à la voiture de ce dernier que notre galéjeur exprime sa flamme (si l’on peut dire !). Bien entendu, il n’est pas question ici de cautionner ou d’approuver les dégradations commises sur la voiture et la maison du gilet jaune, ce n’est pas acceptable, quels qu’en soient les auteurs, mais de là à pondre un tweet  aussi compassionnel que celui de Mélenchon… « Pleine solidarité avec Éric Drouet dont le véhicule et le domicile ont été agressés. Inacceptables résultats des propos de #Castaner contre les figures de proue des #GiletsJaunes. » Qui plus est, Mélenchon, meilleur flic de France, désigne clairement le coupable au terme d’une enquête ultra rapide, c’est Castaner !

Bon, j’ai voulu en savoir si Mélenchon avait la même compassion pour tous les propriétaires de voitures enflammées par des manifestants plus ou moins abrités par des gilets jaunes, de samedis en samedis. Muni de mes pincettes, j’ai ouvert le blog de Mossieur Jean-Luc mais je n’ai pas trouvé le moindre mot compassionnel pour la mère de famille et son bébé qui avaient été sauvés de leur immeuble en flammes lors de la dernière manif de gilets jaunes à Paris… Sans commentaires…

Les pincettes n’étaient pas suffisantes, j’aurais dû mettre un masque ! La dernière livraison du blog Mélenchonesque contenait des morceaux surréalistes tels, à propos de la dernière manif gilets jaunes : « Passer du cent pour cent non violent à la bataille rangée et à l’incendie ? Il y a un loup, se dit-on. Si bien que tout le monde finit par comprendre qu’il se passe quelque chose derrière le rideau des images. Pour ma part je suis resté si stupéfait de ce que je voyais que j’aurai volontiers parlé de coup monté. Mais ce n’est pas du tout ce que je pense après m’être renseigné. Comment autant de gens peuvent-ils s’être livré sans problème des heures durant au saccage des Champs-Élysées alors que tout cela était annoncé sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours ? La réponse n’est pas le coup monté, ni la complaisance intéressée. C’est que le sommet de l’État et de la hiérarchie policière ne maîtrise plus la situation. »

L’hypocrite insinue dans un premier temps qu’il a cru que les violences étaient un coup monté par le gouvernement mais il s’est renseigné (auprès de qui ?) non, finalement, mais c’est quand même la faute du gouvernement qui est « dépassé » et qui ne sait pas maintenir l’ordre ! Mélenchon oublie qu’il a appelé lui-même au désordre, qu’il n’a pas désavoué Drouet quand celui-ci voulait investir l’Elysée etc… Mélenchon le pyromane de service se lave les mains des conséquences de ses déclarations…à vomir, vraiment !

La fascination de Mélenchon pour Drouet, ce n’est pas de l’amour, c’est vraiment de la rage.

 

dr

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18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 11:57

Les barbares d’abord… On les voit déferler chaque semaine à Paris ou dans quelques grandes villes de province, décidés à casser, à blesser, à voler, à détruire des magasins, des voitures, des flics, bref, tout ce qui leur tombe sous la main. Ils viennent semble-t-il de partout, de France, d’Europe, de l’extrême-droite, de l’extrême gauche, du néant de la pensée jusqu’aux frontières de l’inhumanité. Détruire des biens, s’en prendre aux personnes mais avant tout, s’en prendre à la République et à ses symboles, miner la démocratie pour tenter d’instaurer, par réaction, l’Etat autoritaire dont ils rêvent, dont ils pensent qu’ils seront les premiers bénéficiaires. Tout est bon pour ces barbares, s’en prendre aux Juifs, aux immigrés, aux « possédants », s’organiser le samedi en commandos et peut-être demain, hélas, en milices opérant tous les jours de la semaine… Ça ne vous rappelle rien ? les mots d’ordre anti-Etat, anti-impots, la convergence de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite pour organiser le chaos pour ensuite instaurer un ordre nouveau… Les barbares ont pignon sur rue tous les samedis…

Et pendant ce temps-là, de l’autre côté de la Méditerranée, des manifestants qui vivent sous un régime autoritaire depuis des décennies ont le courage de descendre dans la rue, sans voiles pour se masquer, sans uniforme jaune, rouge ou noir, sans intention de détruire quoi que ce soit, simplement avec la volonté de reconstruire la démocratie, et avec un tel respect qu’ils ont à cœur de nettoyer les rues eux-mêmes après les manifestations… Ceux pour lesquels la dame Le Pen voudrait instaurer des visas pour leur interdire de venir en France (par crainte d’une invasion barbare peut-être ?)… Non, madame Le Pen, les barbares ne sont pas ceux que vous pensez, vous les trouverez plus facilement dans les rangs de votre mouvance de l’ultra-droite et dans celle de l’extrême-gauche…

 

Les complices : Bien que gangréné dès l’origine par l’extrême-droite, le mouvement des gilets jaunes n’était au début qu’une contestation ciblée autour d’une taxe diésel qui s’avérait mal venue, contestation qui a agrégé par la suite des revendications multiples et contradictoires pour s’en prendre ensuite au fonctionnement même des institutions. Il faut comprendre qu’en refusant toute structuration à leur mouvement, les gilets jaunes ont refusé le dialogue politique, menaçant même ceux d’entre eux qui voulaient s’inscrire dans cette perspective ou envisageait une traduction électorale du mouvement. En refusant de se structurer, ils ont ouvert en grand la porte aux extrémistes de tous bords. Et c’est ainsi qu’objectivement, en organisant des manifestations non déclarées, en s’abstenant de mettre en place le moindre service d’ordre interne aux manifestations, en laissant entrer dans les cortèges des individus dont les intentions étaient de s’en prendre uniquement aux biens et aux personnes, en accompagnant même ces individus dans leurs exactions (les images le montrent), les gilets jaunes se sont déconsidérés et ont déconsidéré leur mouvement. Opérer comme ils le font, une distinction entre LES gilets jaunes et DES gilets jaunes n’a plus aucun sens à partir du moment où le mouvement a laissé faire. Il y aurait LES gentils gilets jaunes et DES mauvais gilets jaunes… Mais qui peut faire la différence entre le gilet jaune qui insulte Alain Finkielkraut, ceux qui portent le même uniforme en incendiant le Fouquet’s, ceux habillés du même jaune qui jettent des pavés sur les flics et d’autres gilets jaunes qui font cuire des merguez au rond-point des vaches de la banlieue de Rouen ?  En suivant les mots d’ordre douteux de Drouet et consorts, des « jusqu’auboutistes » qui n’ont pas la moindre considération pour ceux qui ne pensent pas comme eux, ce ne sont pas DES gilets jaunes qui se déconsidèrent mais LES gilets jaunes dans leur ensemble. Et la complicité commence lorsqu’on ne peut plus faire la différence entre le défini LES et l’indéfini DES.

Les cyniques : Wauquiez qui enfilait hier un gilet jaune, ment ensuite en disant qu’il ne l’a jamais fait, réclame aujourd’hui l’instauration de l’état d’urgence avec intervention de l’armée au besoin… et demain, niera en cas de bavure porter la moindre responsabilité en la matière… Le Pen qui a alimenté le mouvement en fournissant le « prêt à scander » anti-Macron, le « vox populisme, vox Déi » qui lui sert de stratégie politique depuis des lustres, Mélenchon, Ruffin et autres qui condamnent d’une voix bien fluette les dérives fascisantes du mouvement et lui trouvent par ailleurs bien des excuses, le clown Dupont teigneux dont l’insignifiance n’a d’égale que son anti Européanisme dont il espère récolter un profit électoral à court terme…Ces irresponsables politiques font ici la preuve de leur cynisme et de leur appétit de pouvoir. A vomir…

On doit souhaiter que l’esprit de démocratie souffle à nouveau dans ce pays et que, par une voie totalement et exclusivement démocratique, ces cyniques soient exclus le plus tôt possible de la vie politique.

 

dr

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 18:44

 

Préambule : A ceux qui disent que les dés sont pipés d’avance, que contribuer ou non au grand débat ne changera rien, que les parlementaires sont des pourris ou des inutiles, que voter ne sert à rien, qu’il y a trop d’impôts, trop de fonctionnaires, pas assez de services publics, trop d’assistés, trop d’étrangers et de réfugiés qui profitent de la France, pas assez de pouvoir d’achat, des retraites trop faibles, pas assez de fortune personnelle mais pas assez d’impôts sur la fortune pour d’autres, pas assez de…, trop d’autre…, voire trop d’autrui, pas assez de référendums mais pas assez non plus de prise en compte des votes blancs, à ceux qui s’abstiennent par conviction ou paresse, à ceux qui ne croient finalement pas ou plus dans la démocratie, je dis seulement, ne prenez pas votre ticket pour un voyage sans retour au royaume de la dictature, de l’autoritarisme, de la pensée émasculée, de l’emprisonnement des esprits, voire de la délation en guise de fondement des rapports sociaux ; et surtout, ne nous emmenez pas avec vous.

Bon, ça va mieux.

Les contributions qui suivent ne sont pas hiérarchisées, elles essaient simplement de privilégier ce qui semble correspondre à l’intérêt général et par ailleurs, contrairement à ce qui ressort des demandes des « gilets jaunes », d’avoir un minimum de cohérence.

 

Fiscalité :

Revenir à l’ISF, non que cela puisse enrichir ne serait-ce d’1 euro le patrimoine de chaque citoyen, mais simplement parce que la politique est d’abord une affaire de symbole  et qu’en s’attaquant à ce symbole, le gouvernement a commis une faute politique majeure qui demeurera un abcès de fixation contribuant à mettre à vif les plaies multiples de la fracture sociale.

Mettre en place les outils indispensables à plus de transparence fiscale. Que chacun puisse, en agrégeant les postes de fiscalité directe et indirecte qui l’impactent, connaître son taux réel d’imposition : Ce qui existe pour l’impôt sur le revenu doit pouvoir être modélisé pour la fiscalité indirecte (TVA) et locale, en fonction de la composition de la famille, du lieu ou de la région d’habitation etc…

Engager une véritable réforme fiscale des entreprises et des particuliers.

Réglementer strictement les possibilités d’optimisation fiscale.

Taxer à un niveau plus élevé les rémunérations ou profits divers dépassant le seuil de l’acceptabilité sociale.

Fixer au niveau du gouvernement des objectifs chiffrés annuels ou pluri annuels de baisse des inégalités.

 

Démocratie et Citoyenneté :

On peut envisager l’expression des citoyens par des votations à l’initiative d’une partie de l’électorat sur des sujets divers d’intérêt national ou local mais à condition d’une part que cette expression ne puisse remettre en cause des votes antérieurs (élection de parlementaires ou du Président), d’autre part, que ces votations ne puissent porter sur des points susceptibles de remettre en cause la constitution (d’où un contrôle préalable indispensable comme la QPC), que ces votations ne puissent non plus remettre en cause l’appartenance à l’Europe et les obligations que cette appartenance implique pour le pays, la politique de défense, tout ce qui est du domaine des droits de l’homme (retour de la peine de mort par exemple)…

Par ailleurs, ces votations devraient se faire sous forme de votes pondérés (le vote pondéré est un système qui consiste, lors d'une élection pour une personne ou une idée, à donner un « poids », soit à chaque candidat, soit à celui pour (ou contre) lequel on vote, au lieu de voter systématiquement en positif pour un seul), et non de référendums se traduisant par une réponse binaire (oui ou non) à des questions dont la complexité ne peut s’accommoder d’ une réponse simpliste.

 

Economie, social :

Les jeunes ont beaucoup de difficultés à trouver un premier emploi, et encore il s’agit la plupart du temps de CDD plus ou moins courts. Ces générations de jeunes sont dans la quasi impossibilité de faire des projets personnels, familiaux, professionnels. Une des grosses difficultés liée à la recherche d’un emploi est celle du logement. Hors, les bailleurs se refusent la plupart du temps à louer un appartement à une personne en recherche d’emploi ou en CDD. Il serait donc nécessaire d’étendre la possibilité pour l’aspirant locataire à obtenir la caution indiscutable permettant au bailleur de contracter en pleine sécurité. Ce cautionnement pourrait être demandé à un fonds financé pour partie par les CAF et pour autre partie (au moins 50%) par les organismes patronaux qui sont les premiers responsables de la multiplicité des CDD et contrats courts.

 

Organisation de l’Etat :

Instaurer une véritable limitation du cumul des mandats parlementaires ou municipaux dans le temps.

Instaurer un seuil maximum de rémunération cumulée lorsque plusieurs mandats sont détenus par un élu, et cela, quelle que soit la nature des mandats détenus.

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16 janvier 2018 2 16 /01 /janvier /2018 15:02

C’est bien connu, les petits ruisseaux viennent du ruissèlement, ce ruissèlement qui va permettre d’enrichir la terre, de permettre aux paysans de faire de bonnes récoltes qui à leur tour, vont permettre de nourrir le bon peuple… C’est si simple, la vie…

 Petit bémol quand même, les petits ruisseaux peuvent aussi aller grossir des rivières qui vont sortir de leur lit, inonder les cultures et appauvrir les petits paysans… Ce n’est pas si simple, l’aléa climatique…

En matière fiscale, le gouvernement a opté pour la théorie du ruissèlement, à savoir, diminuer l’imposition des plus riches qui vont ainsi investir dans les entreprises françaises et ainsi, favoriser l’emploi. Si on y ajoute la baisse des cotisations sociales des salariés, en théorie, le pouvoir d’achat de ces derniers sera augmenté, ils consommeront plus et la croissance en sera renforcée…

Petit bémol quand même, l’allègement fiscal pour les plus aisés peut aussi tout simplement contribuer à ne faire grossir que les rivières de diamants de certaines ou certains; Muriel Pénicaud a choisi, elle, de réinvestir l’équivalent de l’ISF qu’elle ne paiera plus dans l’économie sociale mais combien de contribuables qui étaient redevables de l’ISF en feront autant ? Le manque à gagner pour l’Etat sera-t-il au détriment des investissements dans les services publics ou sera-t-il pris sur la baisse des dépenses de fonctionnement de ces services ?

Même si un certain nombre de repentis fiscaux ont finalement choisi (bien aidés dans leur choix par la cellule spécialisée de Bercy) de revenir payer l’impôt en France, il n’en reste pas moins que certaines de nos plus grosses fortunes, de nos grosses rivières, continuent à sortir du lit fiscal en préférant vivre et investir à l’étranger, continuer ainsi à naviguer sur le long fleuve tranquille de leur seul intérêt.

Et franchement, même avec la pédagogie la plus habile, ça ne passe pas vraiment dans l’opinion.

Sur le plan international, la fin de l’année nous a offert un épisode inédit de la guerre des boutons, l’inénarrable Trump et le comique troupier Kim Jong-un se livrant au classique concours des cours de récréation de l’école primaire, chacun revendiquant qu’il détient la plus grosse manette ou le plus gros bouton nucléaire. Propos désarmants sauf qu’il s’agit en l’occurrence d’armes terrifiantes à même de voler au-dessus de nos têtes. Les Coréens du nord n’ont pas choisi leur guide sanguinaire mais les Américains, eux, n’ont même pas l’excuse de la dictature dans le choix invraisemblable qu’ils ont fait il y a un an. En cette période de vœux, le mieux que l’on puisse souhaiter à la planète, c’est que ces deux personnages disparaissent au plus vite de la scène politique internationale, en priorité.

Et Wauquiez dans tout ça ? Autour de lui, le désert gagne du terrain. La plupart des ténors des Républicains ont eux aussi mis quelques bémols dans leur soutien à Parka’m le rouge, qui aurait pu figurer dans bon nombre d’albums d’Hergé. Wauquiez, c’est tour à tour Dupond et Dupont (la joie) avec Marine Le Pen, la Bianca Castafiore de la manif pour tous, le général Tapioca dont la ligne politique se réduit à aller le plus vite possible à la soupe… chacun pourra compléter le tableau à sa guise. Toujours est-il que l’avenir de Wauquiez ne parait pas être au beau fixe, même s’il compte avant tout se refaire une santé en aspirant des sympathisants FN déçus par l’incompétence de leur chef de file. Nul doute que Wauquiez va nous réserver en 2018 une collection inédite de mensonges, de fake news, d’approximations de toutes natures, bref, de tout ce qui fait d’un responsable politique un parfait petit opportuniste. A suivre.

Les premiers jours de 2018 nous ont apporté comme chaque année le regain d’optimisme consubstantiel à l’écoulement de ruisseaux, de rivières, voire, de torrents de champagne. En tous cas, j’en connais un qui, dans son manoir de campagne Londonien devait fredonner tout guilleret, « on a tous quelque chose de Moët Hennessy »…. Lui surtout, Bernard Arnaud, patron de LVMH et incurable optimiste… fiscal !

dr

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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 11:02

1915… 1916… 1917… 1918… 1919… 1920

Six longues années, dont quatre pendant lesquelles les saisons passent, à leur rythme lent, automne, hiver, printemps, été, sur des champs où il faut labourer, semer, récolter, et des fermes où il faut engranger. Et les hommes qui font la guerre, sur le front. Qui reviennent en permission à pied et qui repartent à pied. Lentement.

Six années, longues et lentes, ça ne se raconte pas en trois quarts d'heure, ni même en une heure et demie.

Pour Xavier Beauvois, ça mérite bien deux heures et quelques petites minutes. Deux heures et 4 minutes pour être précis.

 

Les gardiennes, ce sont ces femmes privées de leurs hommes qui entretiennent la propriété, terres et pierres, qu'elles soient la patronne ou les employées, en espérant que la paix viendra bientôt tout remettre dans l'ordre d'avant, avec même une petite part de bonheur. Ernest Pérochon leur a donné le jour en leur consacrant son roman éponyme en 1924. Xavier Beauvois leur offre des corps et des visages presque cent ans plus tard.

 

Hortense, la patronne (Nathalie Baye), elle pèse de tout le poids de son petit corps sur le soc de la charrue tirée par les bœufs que conduit sa fille Solange (Laura Smet). Les sillons sont profonds, irréguliers. La terre est pleine de traitrise. Hortense trébuche, tombe, se relève. Ses épaules avachies lui font un dos rond, comme aux vieilles.

Son mari, Clovis (Olivier Rabourdin) est à la guerre. Comme ses deux fils, Constant, l'instituteur (Nicolas Giraud) et Georges (Cyril Descours). Comme tous les autres hommes en âge de porter un fusil.

Il reste juste le Vieux. Henri, le père, avec ses mains nouées sur les douleurs, qui boite, qui n'est plus bon qu'à donner de la sagesse. Et le maire, qui toque à la porte ici et là, qui ôte son chapeau, le tient sur la poitrine, et qui, le regard bas, prononce le nom de celui qui est tombé là-bas, au feu et dans la boue.

 

Alors, il lui faut de l'aide à Hortense. Des bras jeunes, disponibles et vigoureux. On lui recommande Solange (Iris Bry). Elle est honnête, elle est solide, elle est sensible et généreuse, elle travaille dur. On se dit que rien ne viendra semer la moindre chicanerie au milieu de ces femmes de devoir.

Et puis, il y a ceux qui tombent, il y a les permissions, il y a les américains qui sont là, presque comme en vacances, qui partiront au front, mais plus tard, qui donnent, en attendant, un coup de main au battage, plus adroits à lever le coude qu'à manier le fléau.

Et Hortense qui veille, qui scrute, qui compte, qui est bonne, mais qui est là pour maintenir l'ordre.

 

Xavier Beauvois, c'est un chti. On a le goût du travail et de la famille dans le Nord, il sait de quoi il parle. Il a tourné son film dans la Creuse, terre de France économiquement faible, sur les quatre saisons, sous la chaleur comme dans la boue. Il y a trouvé Henri, son Vieux (Gilbert Bonneau, 78 ans), qui n'avait jamais joué quoi que ce soit, ni sur scène ni derrière la moindre caméra. Plus vrai que nature. On lui avait passé une ficelle autour de la cheville, que l'assistant tirait légèrement pour lui signaler que c'était à lui quand il tardait un peu pour donner une réplique.

Mais de réplique, il n'y en a pas des tonnes dans ce beau film. Ce sont les images qui parlent. Et les silences.

Alors Le Figaro peut bien titrer "un feuilleton rural ennuyeux, et démodé", il ne fait que révéler ses valeurs. Pour Eric Neuhoff le rural est ennuyeux. Il trouve que réaliser un film sur celles qui travaillent à l'arrière pendant qu'au front les hommes se font casser la gueule, au propre et au figurer, c'est "démodé".

Pas étonnant que La Dépêche le qualifie de "chroniqueur snob et mélancolique" (13/12/2016).

 

Il suffit de trois scène de guerre pour rappeler, si on devait l'oublier, que c'est ce qui se passe à l'avant. Mais tout le reste se déroule aux champs ou entre les murs, filmés les uns et les autres avec une élégance de peintre.

 

Les sentiments sont, ici, plus présents que l'Histoire qui se déroule. Bien sûr, il se passera des choses dans ce brassage de personnages. De la tendresse, de l'amour, de la colère, de la frustration, de la jalousie, de l'injuste, et du calcul. Tout ce qui fait que ce n'est ni ennuyeux ni démodé, tout en étant profondément rural, n'en déplaise au chroniqueur snob du Boulevard Haussmann.

 

Et si l'on peut parfois trouver que c'est lent, il n'est pas interdit de penser que c'est ce que se disaient les poilus qui se battaient des jours et des jours pour gagner dix mètres sur les positions de l'ennemi.

 

Après, Le petit lieutenant (2004) , Des hommes et des dieux (2010), Xavier Beauvois nous livre à nouveau un film qui raconte une histoire et qui donne à réfléchir sur le sens du devoir. Ce qui ne se fait pas forcément dans la mode ou dans la précipitation.

 

ML

 

La bande-annonce derrière ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=cD8q7YJnE7k

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6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 01:31

1915… 1916… 1917… 1918… 1919… 1920

Six longues années, dont quatre pendant lesquelles les saisons passent, à leur rythme lent, automne, hiver, printemps, été, sur des champs où il faut labourer, semer, récolter, et des fermes où il faut engranger. Et les hommes qui font la guerre, sur le front. Qui reviennent en permission à pied et qui repartent à pied. Lentement.

Six années, longues et lentes, ça ne se raconte pas en trois quarts d'heure, ni même en une heure et demie.

Pour Xavier Beauvois, ça mérite bien deux heures et quelques petites minutes. Deux heures et 4 minutes pour être précis.

 

Les gardiennes, ce sont ces femmes privées de leurs hommes qui entretiennent la propriété, terres et pierres, qu'elles soient la patronne ou les employées, en espérant que la paix viendra bientôt tout remettre dans l'ordre d'avant, avec même une petite part de bonheur. Ernest Pérochon leur a donné le jour en leur consacrant son roman éponyme en 1924. Xavier Beauvois leur offre des corps et des visages presque cent ans plus tard.

 

Hortense, la patronne (Nathalie Baye), elle pèse de tout le poids de son petit corps sur le soc de la charrue tirée par les bœufs que conduit sa fille Solange (Laura Smet). Les sillons sont profonds, irréguliers. La terre est pleine de traitrise. Hortense trébuche, tombe, se relève. Ses épaules avachies lui font un dos rond, comme aux vieilles.

Son mari, Clovis (Olivier Rabourdin) est à la guerre. Comme ses deux fils, Constant, l'instituteur (Nicolas Giraud) et Georges (Cyril Descours). Comme tous les autres hommes en âge de porter un fusil.

Il reste juste le Vieux. Henri, le père, avec ses mains nouées sur les douleurs, qui boite, qui n'est plus bon qu'à donner de la sagesse. Et le maire, qui toque à la porte ici et là, qui ôte son chapeau, le tient sur la poitrine, et qui, le regard bas, prononce le nom de celui qui est tombé là-bas, au feu et dans la boue.

 

Alors, il lui faut de l'aide à Hortense. Des bras jeunes, disponibles et vigoureux. On lui recommande Solange (Iris Bry). Elle est honnête, elle est solide, elle est sensible et généreuse, elle travaille dur. On se dit que rien ne viendra semer la moindre chicanerie au milieu de ces femmes de devoir.

Et puis, il y a ceux qui tombent, il y a les permissions, il y a les américains qui sont là, presque comme en vacances, qui partiront au front, mais plus tard, qui donnent, en attendant, un coup de main au battage, plus adroits à lever le coude qu'à manier le fléau.

Et Hortense qui veille, qui scrute, qui compte, qui est bonne, mais qui est là pour maintenir l'ordre.

 

Xavier Beauvois, c'est un chti. On a le goût du travail et de la famille dans le Nord, il sait de quoi il parle. Il a tourné son film dans la Creuse, terre de France économiquement faible, sur les quatre saisons, sous la chaleur comme dans la boue. Il y a trouvé Henri, son Vieux (Gilbert Bonneau, 78 ans), qui n'avait jamais joué quoi que ce soit, ni sur scène ni derrière la moindre caméra. Plus vrai que nature. On lui avait passé une ficelle autour de la cheville, que l'assistant tirait légèrement pour lui signaler que c'était à lui quand il tardait un peu pour donner une réplique.

Mais de réplique, il n'y en a pas des tonnes dans ce beau film. Ce sont les images qui parlent. Et les silences.

Alors Le Figaro peut bien titrer "un feuilleton rural ennuyeux, et démodé", il ne fait que révéler ses valeurs. Pour Eric Neuhoff le rural est ennuyeux. Il trouve que réaliser un film sur celles qui travaillent à l'arrière pendant qu'au front les hommes se font casser la gueule, au propre et au figurer, c'est "démodé".

Pas étonnant que La Dépêche le qualifie de "chroniqueur snob et mélancolique" (13/12/2016).

 

Il suffit de trois scène de guerre pour rappeler, si on devait l'oublier, que c'est ce qui se passe à l'avant. Mais tout le reste se déroule aux champs ou entre les murs, filmés les uns et les autres avec une élégance de peintre.

 

Les sentiments sont, ici, plus présents que l'Histoire qui se déroule. Bien sûr, il se passera des choses dans ce brassage de personnages. De la tendresse, de l'amour, de la colère, de la frustration, de la jalousie, de l'injuste, et du calcul. Tout ce qui fait que ce n'est ni ennuyeux ni démodé, tout en étant profondément rural, n'en déplaise au chroniqueur snob du Boulevard Haussmann.

 

Et si l'on peut parfois trouver que c'est lent, il n'est pas interdit de penser que c'est ce que se disaient les poilus qui se battaient des jours et des jours pour gagner dix mètres sur les positions de l'ennemi.

 

Après, Le petit lieutenant (2004) , Des hommes et des dieux (2010), Xavier Beauvois nous livre à nouveau un film qui raconte une histoire et qui donne à réfléchir sur le sens du devoir. Ce qui ne se fait pas forcément dans la mode ou dans la précipitation.

 

ML

 

La bande-annonce derrière ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=cD8q7YJnE7k

 

 

 

 

 

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 14:55

Laurent Wauquiez, à en croire les commentateurs de la vie politique, devrait faire un « carton » auprès de militants du parti les Républicains qui vont en décembre le désigner chef de leur formation. Il existerait semble-t-il un « noyau dur » qui lui serait totalement inféodé et qui ne jurerait que par lui ! L’existence de ce noyau dur me semble plutôt être annonciateur de gros pépins pour la droite, ce qui ne me chagrinerait pas exagérément, mais surtout pour la France et particulièrement pour ceux qui souffrent du chômage et de toutes formes d’exclusion, ce qui est bien plus préoccupant…

Christophe Castaner vient d’être désigné (le terme « élu » semble assez inapproprié pour un candidat unique choisi par un collège d’électeurs choisis par avance et non représentatif des militants eux-mêmes) pour être le « délégué » général de son parti. On ne parle pas ici de « président » du parti mais de « délégué général », à l’instar des partis communistes qui désignent leur « secrétaire général », comme s’ils voulaient camoufler l’autoritarisme inhérent à la fonction de chef d’un parti à structure fortement pyramidale et pour qui la démocratie interne n’est pas la préoccupation majeure. Et cette absence de démocratie interne est peu contestée par un ventre mou d’adhérents nombreux, certes, mais privés de débats internes et d’expression des différences…

Wauquiez tient un discours aux accents très durs, impitoyable pour les exclus, allant jusqu’à ignorer les règles constitutionnelles protégeant les libertés individuelles dès lors qu’il évoque la question du terrorisme, tout cela pour ratisser l’électorat de l’extrême-droite et profiter de l’affaiblissement croissant du FN. Mais chacun sait que Wauquiez n’est pas un homme de convictions et qu’il va continuer à moduler son discours au gré des opportunités électorales. Wauquiez est en réalité un faux dur dont l’objectif est de paraitre, de se placer, d’arriver, beaucoup plus que d’être au service de son pays. Cet ancien second couteau de Sarkozy est plus doué pour manier le poignard dans le dos de ses propres amis que pour défendre une conviction profonde. Qui ne se souvient que lors du décès de Jacques Barrot, un centriste profondément européen et toujours fidèle à la fibre sociale qui l’animait, Wauquiez avait prétendu en être l’héritier, lui qui quelques mois après, vilipende l’Europe et s’en prend à l’assistanat, « cancer » de notre société ? Quoi de plus risible que le comportement d’un homme qui va jusqu’à se faire teindre les cheveux en poivre et sel afin de paraître plus âgé qu’il ne l’est et plaire ainsi à l’électorat rural et vieillissant de sa circonscription ! Quoi de plus racoleur que de s’afficher en parka bien rouge à toutes les manifs pour tous, histoire d’être bien repéré par les caméras ! Wauquiez veut paraître, apparaître, ce qui témoigne à l’envi de la faiblesse et de l’inconsistance du personnage, mais on cherchera en vain le moindre fil conducteur politique qui devrait sous-tendre un homme de convictions. Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’après tout, il serait comme tous les autres. De Gaulle, Mendès, Rocard et plus près de nous, Juppé n’ont rien à voir avec Wauquiez, enfant gâté de l’élite qu’il fustige aujourd’hui, toujours dans le même but, plaire à l’électeur.

Wauquiez ne sera jamais un grand homme politique. Il n’a pas de projet, pas de programme lisible. Le « Wauquiezisme » n’existera jamais, c’est si vrai que ce serait impossible de l’écrire ou de le prononcer.

Le « macronisme » dont on nous rebat les oreilles existe-t-il pour autant ? Non, à l’évidence. Le ventre mou d’En Marche serait bien incapable d’en définir le tissus programmatique et en utilisant le terme de « macronisme », les médias ne font que mettre une étiquette sur un objet politique pas très bien identifié. Il reste cependant qu’à la différence de Wauquiez le faux dur, Macron a beaucoup plus de caractère et de convictions. Indiscutablement, l’homme a su se faire en quelques mois une place sur l’échiquier planétaire et ses postures ne sont pas sans rappeler celles de de Gaulle. On peut ne pas partager les décisions qu’il prend au plan social et économique et il est vrai que certaines pourraient s’avérer des paris hasardeux, surtout quand un des parieurs est le Medef ! Mais Macron a des convictions qu’il ne renie pas au moindre changement de direction du vent. Voix de velours (enfin, ça dépend des jours) mais poigne de fer, sans doute. On va continuer à souhaiter que la politique mise en œuvre ait des résultats tangibles sur le front de l’emploi et des résultats économiques mais nous devons demeurer vigilants car si le ventre mou s’avère n’être qu’une assemblée de godillots, la contestation arrivera par les bords les plus extrêmes. Macron doit se convaincre lui-même qu’écouter, dialoguer, ce n’est pas renoncer à des convictions. Les organisations syndicales, le monde associatif, les élus locaux sont d’une écoute au moins aussi enrichissante qu’une poignée d’Enarques de proximité, aussi brillants soient-ils.

dr

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24 septembre 2017 7 24 /09 /septembre /2017 10:25

Belle occasion manquée par ce féru de foot qu’est le Président de la République. Il avait la possibilité de marquer un joli but mais il a raté la cible d’assez loin. Trop influencé par les encouragements partisans en provenance de la tribune du Medef, trop confiant dans ses capacités et sa certitude de plier le match, Emmanuel Macron a tiré trop mollement et trop loin du but initial.

Et pourtant !...

Tout n’est pas à jeter, loin de là, dans les ordonnances. Remettre sur le métier le Code du travail n’est pas un sacrilège et il n’y a guère que les supporters de Mélenchon, Filoche ou Martinez pour crier au blasphème, tels les radicaux de tous poils et de toutes religions qui ne supportent pas qu’on ait une lecture de la société différente de celle qui prévalait au 19ème siècle. On se réfèrera utilement à l’analyse très fine et argumentée que fait la CFDT de ces ordonnances en cliquant sur le lien :

https://www.cfdt.fr/upload/docs/application/pdf/2017-09/cfdt-ordonnance-n01-1907.pdf

Macron fait un pari risqué : Il mise sur le retour annoncé de la croissance pour que les entreprises moyennes et petites qui ont un réel besoin d’embaucher pour se développer soient ainsi moins frileuses. Que le chômage de masse diminue significativement dans les trois ans du fait de la conjonction du retour de la croissance en Europe et des aménagements du droit du travail, et le pari sera gagné. Mais les écueils ne vont pas manquer d’ici là. Les tensions internationales constituent un frein tant notre visibilité devient incertaine. L’attitude du Medef dont on vient d’entrevoir l’étroitesse d’esprit, voire la stupidité de certains de ses dirigeants au travers de la polémique qu’il a initiée sur l’école ne garantit pas, loin de là, le retour à une plus grande sérénité sociale et à un retour de la confiance dans les intentions et les capacités des ténors du CAC 40.

Macron a joué « perso » en pensant pouvoir, après la concertation avec les partenaires sociaux, minimiser le rôle que les syndicats ont pourtant à jouer au sein des entreprises de toutes tailles pour rendre les négociations plus efficaces. S’il est vrai que certains syndicats ont la fâcheuse tendance à se complaire dans une opposition stérile, d’autres n’ont pas cette démarche et tenter de leur fermer la porte des PME relève d’une vision bien obsolète des rapports sociaux, pour un homme qui voudrait incarner une certaine forme de modernisme !

Mais maintenant, les textes sont signés et il va falloir faire avec ces ordonnances et non contre elles. C’est dans le cadre de la loi, en démocratie, que l’on doit agir. Dans ce contexte, le défi lancé aux organisations syndicales peut aussi constituer une opportunité pour celles qui entendent agir dans les entreprises dans une logique de concertation et de négociation. Le défi est immense mais il repose sur la capacité militante des syndicats, la communication qu’ils doivent entretenir pour apparaître des partenaires crédibles, tant aux yeux des employeurs que des salariés, le souci permanent d‘avoir une politique d’implantation au sein de chaque entreprise. C’est beaucoup d’efforts, de militantisme de terrain, c’est moins confortable que de convoquer « les gens » à de grands messes de rues dont le seul résultat tangible est la confrontation des chiffres de participants entre les organisateurs et la police… Ce n’est pas un hasard si la CFDT a dépassé la CGT dans le secteur privé. Le sens de la responsabilité que cette organisation manifeste depuis de nombreuses années sur des sujets difficiles est devenu plus crédible que les discours d’opposition systématique et le refus apriori de toute négociation de fond qui ne sont que des postures.

Et pendant ce temps, Mélenchon continue à enfler, telle la grenouille qui se voulait aussi grosse que le bœuf. Belle manifestation que celle à laquelle il avait convoqué « les gens », ce samedi 23 septembre ! Le bouffi de vanité s’est transformé en bouffon d’une gauche qui n’en avait pas besoin. Clamer que c’est la rue qui avait chassé les nazis relève non seulement d’un révisionnisme historique douteux, mais tout autant d’un amalgame inadmissible entre le régime nazi et la situation de la démocratie en France. Dans ce décor qu’il crée de toutes pièces, Mélenchon s’attribuerait ainsi le rôle du plus grand résistant ! Je me demande vraiment ce que faisait Benoit Hamon dans cette galère, cette pantalonnade permanente que devient chaque jour de plus en plus le spectacle de Mélenchon. Marine Le Pen avait en son temps nommé Dupont Aignan premier ministre, en l’habillant d’une peau de l’ours qu’elle n’avait pas encore tué, Mélenchon a nommé Hamon premier ministre en ayant soin de lui donner le costume posthume qui allait avec puisqu’il avait perdu l’élection ! Le parachutiste de Marseille frise les records de la démagogie en invitant, depuis le départ de Florian Philippot du FN, les « fâchés pas fachos » à le rejoindre, avec pour seul programme, la fâcherie permanente ! On ne serait pas autrement étonné que la prochaine galéjade qu’il nous réserve soit le fait qu’il avait pensé confier un jour le poste de ministre de la culture audit Florian Philippot… Mélenchon nous promet pour les semaines à venir, des millions de « gens » dans les rues, des hordes de fâchés munis de casseroles qui viendront lui servir la soupe ! Le grandissime démocrate nous inciterait, nous qui avons la chance de vivre en démocratie, à faire ce qu’il refuse aux Vénézuéliens qui vivent sous la dictature…

Sans commentaires !

En attendant, les Mélenchonneries paraissent bien pitoyables ce jour, nous qui avons un peu l’impression que notre planète n’est qu’une boule de flipper avec laquelle s’amusent les dirigeants des Etats Unis et de la Corée du Nord. Et là, l’insécurité n’est pas que sociale…

dr

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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 12:04

Bon, la Hune sort de sa torpeur au 100ème jour de la Présidence Macron. Disons tout de suite qu’on ne va pas regretter d’avoir, avec beaucoup d’autres, contribué à placer à la tête de la France un Président qui pour l’instant et n’en déplaise à certains, tient mieux la route que d’aucuns le pronostiquaient, mieux semble-t-il, que ses prédécesseurs.

On ne va pas regretter non plus les éliminations de Le Pen, Mélenchon, Fillon et consorts. L’élection d’Emmanuel Macron a permis de ringardiser les conceptions anti-européennes des deux premiers et de renvoyer le troisième à ses préoccupations de notaire de province. Grand bien nous fasse !

Pour autant, on ne croit pas une seconde à Macron en tant qu’homme providentiel. Sa formidable intuition a été renforcée par un formidable facteur chance constitué aussi bien des affaires Fillon, de la campagne désastreuse de Benoit Hamon, que de l’effet repoussoir qu’entretiennent Le Pen et Mélenchon sur une majorité d’électeurs. Et qui sait ce qui serait arrivé si par malheur, Fillon ou Mélenchon s’étaient retrouvés au 2ème tour face à Le Pen ?

On pourrait objecter que les élections législatives ont donné une majorité présidentielle écrasante et sans équivoque mais ce serait une erreur profonde d’imaginer que la France a donné un blanc-seing à cette majorité sur la base d’un programme qui avait été finalement sans grande exposition médiatique du fait des affaires et des candidatures-repoussoirs citées plus haut.

Alors, ces 100 jours sont assez positifs sur le plan de la stature internationale du Président, positifs aussi au regard de la relance de la construction européenne, positifs en ce qui concerne la manière dont Emmanuel Macron s’est glissé dans le costume présidentiel, mais il y a cependant quelques jours « sans » !

Quelques balbutiements parlementaires mal venus, dus à une phase d’apprentissage un peu légère sans doute (laissons cependant aux nouveaux élus un peu de temps pour apprendre quelques bonnes manières). Des décisions assez nulles sur l’APL ; Des nominations de ministres peu convaincantes comme celle de Gérard Collomb, dont la fibre humaniste ne transparait pas de façon éclatante face au problème des réfugiés, ou comme la désignation de Richard Ferrand à la tête du groupe parlementaire LREM. Ce dernier qui n’a pas joué avec l’argent public, lui, contrairement à d’autres, n’est pas le mieux placé pour défendre la loi de moralisation de la vie publique. Il n’est pas douteux qu’en qualité de Directeur Général des Mutuelles de Bretagne, il a respecté la loi et les statuts de la Mutuelle en faisant avaliser la location du siège social dans un immeuble de sa compagne, mais quand on sait que dans le monde des entreprises mutualistes, les administrateurs sont désignés sur proposition du DG, on mesure l’ambiguïté de la situation… Toujours est-il que les nominations de Collomb et Ferrand doivent être considérées comme des renvois d’ascenseurs,  voire de monte-charges si les deux s’avèrent devenir de vrais boulets pour l’exécutif.

Que dire de la députée Claire O’Petit qui fait la leçon aux jeunes qui pleurent pour 5 euros de moins sur leur APL. On voit que LREM a aussi sa Nadine Morano et c’est bien triste.

Les jours « sans » ne sont évidemment pas le monopole de la majorité présidentielle. Le FN tente de repeindre sa façade mais les peintres ne sont pas d’accord sur la couleur ! Difficulté supplémentaire, le FN est un parti qui s’incarne dans son chef et non dans ses militants ni même ses ténors. Les insuffisances criantes de Madame Le Pen sautent aux yeux de tous et cela rejaillit sur l’image du parti de manière amplifiée…Comment dans ces conditions changer de chef sans faire de grosses bavures ? Mélenchon ne met pas d’eau dans son vin ni dans son Corbières d’ailleurs. Il multiplie les propos haineux à l’égard de tous ceux qui seraient susceptibles de s’opposer à lui et va jusqu’à soutenir le général de Villiers (frère de l’autre) qui a oublié que l’armée est soumise, elle, au pouvoir politique ; les positions des soi-disant insoumis sur le Venezuela sont l’illustration parfaite du parti-pris de cette formation politique qui soutient inconditionnellement Maduro. L’armée soutient encore ce quasi-dictateur aux abois mais il est possible que cela ne dure pas. Verrait-on Mélenchon comparer Maduro à Allende ? tout est possible avec lui.

La droite classique est elle aussi en plein chamboulement. Sarko doit encore tirer quelques ficelles sur ses pantins favoris, comme Wauquiez mais on aura l’occasion d’en reparler. Le ménage d’automne viendra en son temps.

dr

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29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 14:20

Je te tiens par la barbichette a murmuré Marine à Nicolas… Effectivement, Dupont la joie ne sera que partiellement remboursé de ses frais de campagne puisqu’il n’a pas atteint le seuil des 5% de voix requis. Celui des candidats en lice qui avait, soit dit en passant, l’un des plus gros patrimoines personnels allait devoir mettre la main à la poche et puiser dans son confortable bas de laine. Il a préféré enfiler des bas de contention, ou plutôt, de contorsion, et se marier avec Le Pen, vendre son âme au diable pour ne pas avoir à tirer le diable par la queue. Le bonus : la promesse d’un poste de premier ministre si elle devient présidente de la République.

Si par malheur, les abstentionnistes de dimanche prochain nous conduisaient à cette catastrophe, nous aurions Dupont la joie comme premier Sinistre, triste épilogue du mariage le plus triste de l’année.

Faisons donc en sorte que cela n’arrive pas, que la liberté de penser, d’aller et venir, de chanter ne nous soit pas enlevée. Manifestons contre le mariage triste en votant massivement contre Le Pen dimanche prochain.

Et puisque les chansons de Brassens ne sont pas encore interdites, faisons en sorte qu’elles ne le soient jamais, au grand jamais. Et remettons nous à fredonner librement sa marche nuptiale à lui, tellement plus belle que l’union de ces deux Thénardier de la basse politique que sont Le Pen et Dupont la joie.

dr

Mariage d'amour, mariage d'argent,
J'ai vu se marier toutes sortes de gens :
Des gens de basse source et des grands de la terre,
Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires...

Quand même je vivrai jusqu'à la fin des temps,
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S'allèrent épouser devant Monsieur le Maire.

C'est dans un char à bœufs, s'il faut parler bien franc,
Tiré par les amis, poussé par les parents,
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
Après long temps d'amour, long temps de fiançailles.

Cortège nuptial hors de l'ordre courant,
La foule nous couvait d'un oeil protubérant :
Nous étions contemplés par le monde futile
Qui n'avait jamais vu de noces de ce style.

Voici le vent qui souffle emportant, crève-cœur !
Le chapeau de mon père et les enfants de chœur...
Voilà la plui' qui tombe en pesant bien ses gouttes,
Comme pour empêcher la noc', coûte que coûte.

Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comme un' poupé' son gros bouquet de fleurs...
Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue,
Sur mon harmonica jouant les grandes orgues.

Tous les garçons d'honneur, montrant le poing aux nues,
Criaient : "Par Jupiter, la noce continue !"
Par les homm's décrié', par les dieux contrariés,
La noce continue et Viv' la mariée !

GB

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La Hune, pourquoi ?

La hune, sur les anciens navires, c’était la petite plate-forme située en haut du mât sur laquelle on envoyait un matelot pour surveiller la mer, les autres bateaux, voir s’il y avait des récifs… aujourd’hui, alors que les nuages de la crise économique ne cessent d’inquiéter, alors que celui qui a été élu capitaine du vaisseau « France » et ses courtisans semblent plus doués pour faire du vent plutôt que de s’occuper à rendre un peu moins pénibles les conditions dans lesquelles rame un équipage qui pourtant, avait souhaité atteindre de nouveaux horizons… disposer d’une modeste hune supplémentaire ne saurait faire de mal ; c’est la petite finalité d’un ènième blog comme celui-ci.

 

La hune, c’est aussi la « une » des journaux écrits, radios et télévisions, avec un « h » en plus… un h, parfois peut être aussi une hache, non pour pourfendre les journalistes qui dans leur ensemble font leur travail avec beaucoup de conscience, mais de temps en temps, pour rappeler que la médiatisation outrancière de l’information, sa mise en scène à grands coups de paillettes au mépris de règles élémentaires de ce qui doit être prioritaire, doivent être dénoncées comme la vigie le faisait du haut de la hune pour indiquer un danger.

 

Enfin, dans la pénombre dans laquelle nous tentons de nous diriger, on peut caresser le rêve que grâce à tous ceux qui apporteront leur contribution, la hune sera là de temps en temps pour donner un peu plus de clarté « hunaire » au milieu de la nuit dans laquelle voudraient nous laisser dormir des femmes et des hommes politiques de tous bords…

 

A vos plumes, mille sabords !

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