Non, ce n’est pas terrible de faire payer par le contribuable le déplacement de 3 supporters du FC Barcelone qui se sont rendus par avion privé à Berlin pour voir leur équipe favorite remporter la finale de la ligue des champions. On imagine que sur le chemin du retour, et comme le font en général les supporters des équipes de foot, on a fêté la victoire à coups de canettes de bière et de champomy! Encore heureux que nos joyeux fêtards se soient abstenus de casser la figure aux supporters adverses et n’aient pas descendu les Champs Elysées en braillant leurs slogans imbéciles… Heureusement pour nous que c’était l’heure du marchand de sable et que les deux petits Vals avaient sommeil !
Parce que, quand même, une aussi énorme faute de comportement de la part d’un Premier ministre qui aspire à devenir un jour Président a vraiment de quoi surprendre. Et vouloir nous faire avaler la couleuvre de « J’avais besoin de voir Platini ce jour-là pour parler de l’organisation de l’Euro en France en 2016 », c’est vraiment se moquer du monde, surtout lorsqu’on apprend le mercredi suivant que le Président de la République avait lui-même rendez-vous avec le Platini en question à l’Elysée pour évoquer, lui aussi, le même sujet ! Vraiment, Vals s’est foutu de nous ou alors, comme beaucoup d’autres responsables politiques, il a oublié le premier repère auquel se fie l’électeur, à savoir, l’exemplarité du dirigeant.
Et quand bien même ; le foot et Platini ne sont pas des sujets tels, qu’ils nécessiteraient que les deux têtes de l’exécutif s’en emparent. Qu’il soit permis de dire ici que ce sport sent l’argent sale, la corruption, la magouille à grande échelle et que le Platini qui aspire à devenir président de la FIFA doit se demander s’il n’a pas laissé de vieux shorts un peu sales trainer dans la machine à blanchiment de l’institution. Bref, Hollande et Vals ne se déshonoreraient pas en prenant un peu de distance avec le ballon rond…
Heureusement, les nuits portent conseil et Vals s’est rendu compte qu’il méritait un carton jaune. Il a reconnu sa faute et se propose de prendre en charge l’équivalent financier des places en avion de ses deux chérubins. Faute avouée peut être à demi pardonnée. Il n’est pas si fréquent qu’un homme politique reconnaisse ses erreurs et on peut faire crédit à l’intéressé d’être ainsi revenu de Berlin en passant par Canossa. L’opinion l’y avait, il est vrai, fortement poussé. Dont acte, cependant, c’est mieux ainsi.
Mais le comble dans tout cela, c’est d’entendre les cris des répus (nous les appellerons ainsi dorénavant) jouant les vierges effarouchées, de Morano à Mariani, en passant par Dati et Guéant… Rachida Dati dont les dépenses personnelles sur fonds publics ont défrayé la chronique, Guéant qui est mis en examen pour un sombre prélèvement sur les fonds destinés au fonctionnement de la police qu’il dirigeait alors, sous l’autorité de Sarkozy. Tous ces répus qui baissent pudiquement les yeux lorsque le Conseil Constitutionnel leur démontre que leur chef répu a délibérément triché lors de la dernière campagne électorale en dépassant du double, le plafond des dépenses autorisées…
Franchement, si Vals reconnait mériter un carton jaune, Sarkozy devrait avoir depuis longtemps une collection de cartons rouges.
Et pourquoi pas une exclusion à vie du terrain politique ?...
dr