Pour calculer la circonférence du cercle, rien de plus simple si vous connaissez le rayon : vous le multipliez par deux puis par 3,1416. Vous obtenez un résultat mesuré en mètres, en centimètres, en kilomètres, bref en unités de longueur.
Le calcul d’une conférence pourrait donner un résultat mesurant par exemple les progrès de la réflexion chez les auditeurs du conférencier, le surplus d’intelligence du monde qui les entoure, obtenu grâce aux apports de la conférence.
Le calcul d’une cirque-conférence est plus au ras des pâquerettes et se mesure en €uros tombant dans la poche grande ouverte d’un conférencier sans scrupules, prétendant en connaitre un rayon du fait qu’il a le titre d’ancien Président de la République Française. La dernière cirque-conférence de Sarkozy l’impayable ( ?) s’est déroulée à Abou Dhabi devant un cercle restreint de 15 personnes et rémunérée 100 000 €uros. Le paradoxe de la cirque-conférence, c’est qu’elle ne vaut pas un rond mais qu’elle coûte très cher !
On n’arrive pas à imaginer que l’inénarrable lecteur de la princesse de Clèves ait pu enflammer son auditoire en dissertant sur la littérature moderne, pas plus que cet admirateur de la chanson murmurée n’ai convaincu en faisant l’apologie de la musique sérielle. Le thème de la dernière cirque-conférence portait-il alors sur « mes réussites économiques », « ma méthode pour lutter contre l’insécurité », « comment passer de la dictature à l’Etat Islamique en Libye », ou peut-être tout simplement, « comment justifier l’ingérence de Poutine en Ukraine » ?
Le silence est d’or et on ne sait et on ne saura peut-être jamais ce qu’a pu dire d’intéressant le très intéressé conférencier. Ce que l’on sait calculer en revanche, c’est le montant théorique que chacun des 15 auditeurs a dû payer pour écouter sa parole d’argent : très exactement 6 666,66 €uros par tête de pipe.
Ces 100 000 €uros facilement gagnés viennent s’ajouter aux centaines de milliers grappillés à l’occasion des cirque-conférences antérieures. Monsieur Sarkozy rentabilise son ancien mandat en commercialisant des pseudo-prestations qui ne sont finalement que des produits dérivés. Ces centaines de milliers d’€uros vont aussi se cumuler avec sa retraite d’ancien Président de la République et sa rémunération en qualité de membre du Conseil Constitutionnel, la mise à disposition gratuite d’un appartement de 310 mètres carrés au centre de Paris, un cabinet et des conseillers payés par l’Etat, les revenus des studios qu’il a acquis à Paris etc… Monsieur Sarkozy se révèle avec ses cirque-conférences rémunérées comme LE Thénardier de la classe politique.
Ce qui est certain, c’est qu’avec cette dernière prestation chez les rois du pétrole, et malgré la chute vertigineuse du prix du baril, Monsieur Sarkozy restera finalement pour longtemps en panne de décence. Consolons-nous en nous disant que l’Histoire retient le nom des grands conférenciers mais qu’elle oubliera celui des petits cons faits rentiers.
dr